William détestait la pluie. C'était emmerdant et froid. Les habits qui collent, les cheveux qui ruissellent, rien que des inconvénients. Oui, uniquement ça. Heureusement pour lui, il avait la voiture. Cela lui évitait de venir à pied ou en bus et de prendre la flotte comme jamais. Lui, il aimait le soleil, la chaleur. C'est vrai qu'il n'était pas spécialement gâté ici, mais bon, il n'avait pas le choix à vrai dire. William avait cours aujourd'hui, une journée assez chargée. Mais ça ne l'emballait pas plus que ça. Quand il s'était réveillé à 7h00, ses yeux le piquaient à cause de la fatigue. Et quand il entendit le bruit de l'eau taper sur ses volets qui grommela, se disant que de toute façon, ce serait une mauvaise journée. Il éteignit donc son réveil, se retourna et se rendormit profondément. De toute façon, il faisait partit des meilleurs élèves de son lycée alors ce n'était pas une journée raté qui allait le pénaliser. Et puis après tout, il était majeur, il faisait bien ce qu'il voulait. Il était grand et capable de se gérer tout seul. D'ailleurs, heureusement pour lui qu'il gardait un petit côté raisonnable, ou ambitieux qui sait. Sinon, il y a bien longtemps qu'il aurait laissé tomber l'école pour se focaliser sur les soirées. Enfin bref, bien au chaud dans ses draps, il profitait de cette grasse matinée inattendue. Un véritable bonheur pour ce fainéant. De plus, l'idée que les autres galéraient sous la pluie et s'emmerdaient en cours rendait son lit encore plus agréable et confortable. En même temps, comment un lit pour deux personnes, si ce n'est plus, recouvert d'oreillers, de coussins, avec une couette moelleuse et une housse soyeuse ne pouvait-il pas être confortable ? Rien qu'à le regarder il vous donne sommeil. Ou vous donne d'autres envies, ça dépend...
Mais les heures défilèrent assez rapidement et déjà il était 12h00. Le jeune homme émergea de son sommeil sans grande motivation. Il s'étira et bailla à plusieurs reprises avant de trouver le courage d'abandonner la chaleur de son lit pour l'atmosphère froid de son immense appartement. Il alla aussitôt se glisser sous la douche pour se réchauffer et se réveiller. Il prit une longue douche, brûlante. Cela lui fit un bien fou. Puis il sortit, enroula une serviette autour de sa taille et alla ouvrir les volets pour laisser entrer la "lumière". Elle était d'ailleurs un peu absente aujourd'hui à cause des nuages sombres qui recouvraient le ciel. Il pleuvait encore. William était de mauvaise humeur. Il se dirigea vers sa cuisine pour se faire à manger. Il regarda la date et eu comme un déclic. Ce jour lui disait quelque chose. Il retourna dans sa chambre et consulta son agenda. Il lu alors :
14h00 - Rdv avec Juliette au bar. Il échappa alors un léger sourire mesquin et satisfait. Finalement, la journée ne serait peut-être pas si mauvaise que ça. En effet, il n'y avait qu'un seul remède efficace pour lui redonner le sourire et Juliette pourrait tout à fait faire l'affaire. Il retourna donc dans la cuisine et se fit une omelette aux oignons et aux pommes de terre. Il se fit également un café. Il dévora le tout en peu de temps, affamé. Puis, il s'empressa vers la salle de bain pour se préparer. Il devait être irréprochable pour la jolie blonde.
Cheveux en arrière, la mèche bombée. Parfumé. Vêtu d'un pantalon noir plutôt classe et d'une chemise blanche rentrée dedans et ajustée par une ceinture à la boucle d'argent. Une chaîne autour du cou, une gourmette au poignet et un chapeau style "dandy" pour protéger sa coiffure impeccable de la pluie. Il était 13h30 et il était fin près. Mais hors de question d'arriver en avance. Il traîna donc encore un peu, réglant quelques affaires et jetant un coup d'œil sur ses devoirs. 13h55. Il pouvait enfin partir de chez lui. Il avait environs 10 minutes de route ce qui fait qu'il n'arriverait ni à l'heure et encore moins en avance. Tant mieux, il ne supportait pas d'attendre. En sortant de chez lui, il courut jusqu'à sa voiture. Une fois dedans, il vérifia ses cheveux. Parfaits. Puis il l'a démarra et s'en alla en direction du centre ville. En arrivant, il eu beaucoup de chance et trouva une place juste en face du bar. Tant mieux, il n'aurait pas supporté de devoir marcher sous la pluie. Il était 14h10 à peu près. Il claqua sa portière, tourna la clé dans la serrure et courut jusqu'au bar. La chaleur de celui-ci le saisit et lui fit un bien fou. Il regarda les tables autour de lui, pas de Juliette en vue. Il sentait que tout ceci allait l'agacer. Il décida d'aller s'asseoir le plus calmement possible pour l'attendre. Mais elle n'avait pas intérêt à tarder. Il s'assit donc à une table et aussitôt une serveuse accourut :
SERVEUSE - Je vous sert quelque chose ?
WILLIAM - Whisky.
SERVEUSE - Tout de suite monsieur !
Il avait choisit une table isolée, un peu dans l'ombre. Il n'avait pas fait ce choix au hasard à vrai dire. Il avait des plans, des idées dans la tête en ce qui concernait le cas de Juliette et de leur rendez-vous. William ne se déplace jamais gratuitement. Cette idée le fit se détendre et il retrouva un léger sourire. Oh mais pas n'importe quel sourire. Non, ce petit sourire en coin, un peu sadique, comme s'il venait d'avoir une idée terrible pour son interlocuteur. Et c'était un peu ça en même temps. La serveuse revint avec son verre et lui fit un sourire mielleux. Elle était pitoyable. Il en prit même pas la peine de la regarder ou même de la remercier. Il entendit la porte s'ouvrir et il vit enfin apparaître celle qu'il attendait. Il était 14h15. Mais il avait déjà oublié son retard, ou du moins il savait comment elle pourrait se faire pardonner. Elle passa au bar et finit par arriver vers lui, légèrement mouillée. Elle avait dû faire le trajet à pieds. Le bar était presque vide, il y avait un ou deux habitués au comptoir, mais sinon seule une table était occupée par deux jeunes lycéennes en train de discuter autour d'un chocolat chaud et d'un café. Les gens ne devaient pas avoir envie de traîner dans la rue et les bars avec ce temps. Tant mieux.
Elle s'installa à côté de lui après lui avoir fait la bise. Elle s'excusa pour son retard. Il commença par la détailler, observant sa tenue et son visage. Ses vêtements n'étaient pas vraiment adaptés au climat actuel, mais ce n'était pas lui qui allait s'en plaindre. Il regarda ses longues jambes fines et parfaites sans se cacher. Puis il remonta son regard jusqu'à son décolleté et s'arrêta finalement à son regard. Il répondit :
WILLIAM - Te ferais tu désirer ma belle ?
Il rapprocha sa chaise de la sienne, posa sa main sur sa cuisse, la fixant intensément. Il vit qu'elle avait prit la même boisson qu'elle. Il attrapa son verre, le leva et dit solennellement :
WILLIAM - A nous deux ma jolie. Et à ce rendez-vous plutôt prometteur, crois moi...
Il l'a fixait avec se regard malicieux et joueur qui signifiais qu'il contrôlait parfaitement la situation et que rien ne serait dû au hasard. Il trinqua, cognant son verre contre le sien et descendit sa boisson d'une traite. Il avait gardé sa main sur sa cuisse, à moitié sur son short à moitié sur sa peau encore froide. Qu'elle ne s'inquiète pas, il allait bien la réchauffer...